RASED

Les réseaux d'aides aux élèves en difficulté

La défense des réseaux d’aides dépasse largement la défense de telle ou telle catégorie de personnels : leur existence est la garantie d’une prise en charge adaptée et collective de la difficulté scolaire.

Alors que le nombre de maîtres E et de rééducateurs diminue chaque année du fait des départs en retraite ou vers d’autres fonctions et que le nombre de postes non-pourvus ou non-remplacés augmente, peu de personnes sont envoyées en formation.
De ce fait de nombreux RASED sont incomplets. Les secteurs s'agrandissent ce qui induit une perte de temps en déplacement et une inefficacité dans l'observation et le suivi des enfants en difficultés.
S’agit-il des raisons pour lesquelles nombre de personnels spécialisés quittent l’AIS?
Pour faire face aux vacances de postes et pour mieux contrôler l’action des personnels, on assiste actuellement dans certains départements à une tentative de rattacher les RASED auprès de l’IEN. Cette réorganisation permettrait à la fois de continuer à « couvrir » l’ensemble des écoles avec moins de moyens et offrirait la possibilité de répondre aux situations d’urgence qui consistent à « éteindre le feu » là où les problèmes sont trop voyants. D’une certaine manière les personnels des RASED deviendraient des « éléments du train de vie » des inspecteurs au détriment des activités de prévention et de suivi des enfants en difficulté.
Il s’agit d’un détournement du texte de mise en œuvre des aides spécialisées.

Les personnels spécialisés soulignent les difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur métier :

La priorité accordée aux ZEP, si elle est légitime, ne doit pas enlever des moyens consacrés à l’école ordinaire et plus particulièrement à l’école rurale ;
Les transformations de classe d'adaptation ouverte en classe adaptation fermée accompagnent souvent les fermetures de classe de perfectionnement et se font là aussi au détriment des élèves qui pourraient bénéficier d’une aide en adaptation avec le maintien dans une classe « ordinaire » ;
L’absence de locaux décents ne garantit pas toujours le meilleur fonctionnement.

Le travail en équipe nécessite de pouvoir se concerter

Nous souhaitons des temps de concertation qui permettent des échanges dans le cadre du réseau mais aussi entre le réseau et les écoles. A l’heure actuelle, ils sont quasiment inexistants. Dans quelle mesure les concertations sont-elles efficaces lorsqu’elles se déroulent pendant l’accueil des enfants, à la récréation ou à la pause café ?

Nous revendiquons

Des réseaux complets et la réouverture des postes ayant existé ;
Plus de personnes formées par l’augmentation programmée du nombre de départs en stage ;
Des secteurs géographiques plus petits et redéfinis.

Nous réaffirmons que l’existence d’une aide spécialisée, soucieuse de répondre à l’hétérogénéité des besoins des enfants constitue une pièce maîtresse d’une politique ayant pour objectif la réussite scolaire de tous. La survie des RASED, en « donnant plus à ceux qui ont moins », est garante d’une politique égalitaire.

Quelques références bibliographiques

- Enfants handicapés et intégration scolaire. Philippe Fuster, Philippe Jeanne. Armand Colin.
- La prise en charge de l’enfant en difficulté à l’école. De la classe au RASED. BO. 09/04/90
- Intervenir en réseaux d’aides spécialisées aux enfants en difficulté. Histoire de Paul, Hugo et Pierre. Enseigner. Armand Colin.
- L’aide aux enfants en difficulté à l’école. Jean Marie Gillig. Dunod.

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