Les aides aux élèves en difficultés

HISTORIQUE

LES AIDES SPECIALISEES

Si pour les textes officiels tout élève de la Petite Section de l’école maternelle au CM2 , éprouvant des difficultés à satisfaire aux exigences d’une scolarité normale sans être atteint de handicaps avérés, doit pouvoir bénéficier d’une aide spécialisée, faute de personnels formés, la réalité est tout autre.

Le tableau ci-dessous donne le nombre exact de postes spécialisés occupés ou non par des titulaires. Dans les tableaux suivants, on trouve le nombre de départ en retraite et le nombre de départ en formations spécialisées.

QUELQUES CHIFFRES POUR LE CALVADOS

Recensement des postes premier degré en 1999/2000

 
Nombre de postes
Personnels

spécialisés

Non spécialisés
Postes non pourvus
ADJ. ADAPT
8
3
4
1
ADAPT RESEAU
66,5
60,5
1
5
PSY
37
35,5
0
1,5
REEDUC
55
45
0
10
TOTAUX
166,5
144
5
17,5

Mouvements du personnel depuis 1996
(ces nombres sont les relevés des postes publiés dans la 1ère circulaire de mouvement des années concernées)

 
Mvt 1997
Mvt 1998
Mvt 1999
Mvt 2000
 
Retraite
TP
Retraite
TP
Retraite
TP
Retraite
TP
Cl. Adapt.
 
2
 
1
 
1
 
3
Adapt réseau
1
1
1
1
5
1
2
3
Option F
5
11
4
14
 
14
3
19
Option G
5
 
7
2
3
 
4
2
Psychologues
2
 
2
 
2
 
3
2
TOTAUX
13
14
14
18
10
16
12
29

 

Départs en formations dans le même temps

 
96/97
 
97/98
 
98/99
 
99/00
 
 
2000/01
 
             
d*
   
d*
Option E
2
 
 
 
3
 
3
 
 
1
2
Option F
4
 
 
 
 
 
 
4
 
 
2
Option G
1
 
 
 
3
 
3
 
 
1
 
Psychologues
 
 
 
2
 
1
 
 
3
 
d* = formation "à distance "

 

Le rapprochement des deux derniers tableaux montre bien la distorsion croissante entre les besoins et les départs en formations.

Le manque de personnel spécialisé et de moyens (frais de déplacement...) limite l’action des RASED et par conséquent les aides apportées aux élèves en difficultés et entraîne par ailleurs des dysfonctionnements. Par ailleurs, aucune circonscription n’est équivalente à une autre. Il y a donc de grandes différences entre un réseau qui travaille en centre ville et un autre en ZEP ou en zone rurale avec un secteur géographique étendu.

Ainsi en réalité :

Des exemples de dysfonctionnements

Quelques exemples d’expériences vécues:

Circonscription de la Vallée de la Dives :

Argences :1 maître E, 1 poste de rééducateur non pourvu.

Troarn : 1maître E, 1/2 poste G (maître en formation à mi-temps).

Dives : 1 maître E qui partage son temps avec un autre réseau, 1 poste G occupé par une personne à mi-temps.

Où est le psychologue ?

C’EST LE MÊME POUR TOUS CES RESEAUX !

De plus il est membre titulaire de la CCPE, ce qui occupe une journée par mois….

Secteur de Falaise :

Circonscription Rive Droite :

-L’IEN demande en cours d ‘année à un rééducateur d’intervenir sur une école appartenant à un autre réseau, ce qui l’oblige à abandonner certains enfants qu’il avait pris en charge.

Quid du projet ? ( en principe le projet du RASED est défini pour 3 ans. CF texte de 90.)

-Une maîtresse d’adaptation E, en formation, est remplacée par un maître de soutien.

-Un maître E assure 2 postes pour un an ( Cormelles-Soliers +Ifs)

Secteur de Bretteville sur Laize :

-Lors d’une CCPE, la mesure d’intégration d’un enfant en maternelle fut assortie d’une proposition d’intervention d’un maître G. Or, il n’y a pas de maître G dans ce secteur !

Personne, dans cette commission n’a signalé, à l’enseignante, ni à la famille que cette aide n’existait pas sur le terrain.

Région de Saint Pierre sur Dives :

-Une vingtaine d’écoles : un seul psychologue et personne d’autre !

EXPERIENCES VECUES

Différents témoignages mettent en évidence :

- Des difficultés du langage en école maternelle:

- Des difficultés sur le plan moteur.

- Des difficultés au niveau relationnel.

- Des difficultés de passage à l’écrit en primaire, de logique, de structuration.

- Des problèmes de comportement (maternelle- primaire) : enfants qui n’ont pas de difficultés d’apprentissage mais de graves troubles du comportement (absence de communication, hyperactivité), qui ne sont pas pris en charge par les réseaux.

- Des difficultés liées à l’évolution de la société, tous milieux confondus : chômage, instabilité familiale et /ou professionnelle.

- Des manques de repères, de cadres, de limites (lois non posées).

- Des difficultés liées à la démocratisation de l’enseignement (manque de moyens).

- Découragement de certains collègues qui n’osent plus signaler les enfants en difficulté.

- Des difficultés liées à l’utilisation des TICE :

NOS REVENDICATIONS (maternelle et primaire)

- Temps d’observation de toute la classe avec le psychologue ou un membre du réseau, à la demande d’un enseignant, à tout moment.

- Dépistage systématique depuis la petite section de maternelle (en groupe).

- Travail de prévention dès la maternelle.

- Poursuivre aussi longtemps qu’il est nécessaire les aides apportées, notamment après le CE2

- Temps de concertation sur le temps scolaire (équipe-Rased-famille-partenariat).

- Temps de concertation hors temps scolaire rémunéré.

- Participation à chaque CCPE de tous les partenaires y compris l’enseignant.

- Confidentialité des fiches de signalement.

- Temps de formation aux TICE sur le temps scolaire.

- Alléger les effectifs dans toutes les classes.

- Un maître supplémentaire ou plus par école.

- Un médiateur jouant le rôle intermédiaire entre l’école et la famille (situation de conflit, préparation éventuelle de la famille avant une commission..).Ce rôle est souvent assuré par un membre du RASED.

- Formation initiale prenant en compte l’enfant en difficulté et informations supplémentaires

- Départ en stage de formation CAPSAIS en nombre suffisant pour combler tous les manques.

- Crédit de fonctionnement communal renouvelable chaque année pour chaque membre des RASED.

- Locaux adaptés aux RASED.

- Maintien des classes de Perfectionnement et des CLIS.

- Maintien d’une structure de réseau complète et/ ou réouverture, avec équité zone urbaine-zone rurale, ZEP et hors ZEP, selon les besoins réels.

- Respect des textes et des rôles: lors des CCPE, il y a nécessité de faire apparaître la totalité des aides nécessaires à l’enfant afin de quantifier les possibilités d’y répondre ou non sur le terrain en fonction des personnels en place.

En aucun cas on ne doit changer une proposition d’aide en fonction de la faisabilité ou non sur le terrain.

On constate que dans de nombreux secteurs, le rôle de l’IEN se trouve réduit à gérer la pénurie, voire à réinterpréter les textes de 1990 en fonction des manques sur le terrain.