A - Les relations inter-commissions
Une seule hiérarchie
existe : c'est la CDES qui est la référente.
Elle délègue
certaines de ses prérogatives aux Commissions de circonscription,
dans leur domaine de compétences (CCPE pour le premier degré,
CCSD pour le second degré) :
constitution des dossiers, première
étude des problématiques, appréciation des mesures
à préconiser, décision compatible avec la compétence
scolaire et territoriale.
La critique d'ascendant
de la CCSD sur les CCPE dans les examens des dossiers d'enfants devant
quitter l'école primaire, très aiguë et insupportable
en 96, reste pourtant d'actualité. Le contexte est délicat
:
- le dossier concerne les 2 commissions
- le dernier texte (Circ. 90-065 du
20/03/90, confirmée par la Circ. 96-167 du 20/06/96) dit : "À
l’issue du cycle élémentaire, conformément aux dispositions
du décret n°75-1166 du 15/12/75, les commissions de circonscription
préscolaires et élémentaires (CCPE) constituent et
instruisent les dossiers des élèves ayant fait l'objet d'une
saisine. Elles transmettent les dossiers à la commission de circonscription
du second degré (CCSD) qui propose une orientation et procède
éventuellement à l'affectation en sixième d'enseignement
adapté."
La grogne vient de
l'application rigide de cet article, sans considération pour l'enfant,
sa famille et le travail relationnel mené à la base dans
l'instruction du dossier, par la CCPE.
Il serait préférable
de garder l'esprit de la Loi de 1975 qui privilégie les actions
au plus proche du terrain. La circulaire 76-156 du 22/04/76 (Ch. III, 13.200)
précisait : ".... La CCPE procède à une étude
spéciale du cas des enfants qui atteignent l'âge d'entrée
dans le second degré. Elle se prononce sur leur orientation et,
dans la mesure où celle-ci ne pose pas de problème de prise
en charge, sur leur placement, même, éventuellement, en dehors
de son secteur géographique.
Dans l'hypothèse
où la solution retenue est le placement dans un établissement
post-élémentaire, après acceptation par la famille
de la décision qu'elle lui a notifié, elle transmet le dossier
à la CCSD...."
B - Le fonctionnement des commissions
a) La composition :
La bicéphalité
Education Nationale - Santé, prévue par les textes depuis
l'origine et renouvelée en 1975, qui se voulait garantie d'équilibre
entre le pédagogique et le thérapeutique, est passée
par des stades de rivalité (cf. le grand projet de formation commune,
avorté), et est devenue pratiquement caduque, si on excepte le maintien
de l'alternance dans la présidence de la CDES.
Les médecins
des commissions sont tous des médecins scolaires, passés
à l'éducation nationale dans les années 90.
La deuxième
personne désignée par le DDASS qui devait être un membre
d'équipe d'inter secteur de psychiatrie infanto-juvénile
(ce qui est le cas dans 1 circonscription) est devenue une assistante sociale
du conseil général (ou scolaire dans 2 circonscriptions).
En termes de sièges
dans les commissions de circonscriptions, en 1999, les membres de l'éducation
nationale, es-qualité, restent 4 sur 8, sauf dans 2 commissions.
Dans 8 commissions, le siège de représentant de parents d'élèves
n'est pas pourvu, et, dans 4 autres, c'est un membre de la FCPE. Par contre,
et c'est positif, toutes les commissions ont un membre parent d'enfant
handicapé.
Rappelons que le
secrétaire n'est pas un membre de la commission.
Une anomalie réglementaire
toutefois dans l'arrêté préfectoral : la désignation
d'un président suppléant à la CCSD, ce qui n'est pas
prévu par la loi de 1975.
La répartition
des sièges n'est cependant pas l'essentiel d'une critique à
porter. Ce qui reste regrettable c'est que toute l'analyse des dossiers
et les décisions sont gérées dans un esprit et une
finalité éducation nationale.
b) L'harmonisation
Même si, comme
le stipule le titre 13.120 de la cire. 76-156, des "séances d'information"
sont organisées régulièrement pour les secrétaires
des commissions, il n'en reste pas moins que les présidents, eux,
ne sont jamais réunis.
Une certaine harmonisation,
essentiellement formelle, a pu se développer, mais des pratiques
et des fonctionnements différents peuvent, ici ou là, subsister
(sur les maintiens en maternelle, l'appréciation du handicap ou
de la difficulté et les décisions qui en découlent).
Il serait effectivement
souhaitable que l'ensemble des commissions aborde certains sujets avec
le même esprit et dans le même sens, les instructions pour
ce faire ne pouvant être données aux CCPE et CCSD, et non
à leurs secrétaires, que par les autorités conjointes
de tutelle.
Le président
est toujours IEN et la confusion des fonctions mène toujours à
l'adaptation des décisions aux moyens existants (places dans les
CLIS, sélection à l'entrée en EGPA et surtout inexistence
des UPI).
Dans ces situations
le mot "intégration" est bien pratique, surtout dans l'enseignement
primaire.