SEGPA du Calvados

Second  degré: SEGPA et UPI Trois séries de textes fondamentaux ont défini au cours des cinq dernières années, de manière assez précise, les conditions de l’intégration scolaire et des enseignements adaptés dans les collèges.

La première série concerne la rénovation des EGPA dans les collèges :

  • " Enseignements généraux et professionnels adaptés " Circ.96-167 du 20.06.96
  • " Mise en œuvre de la rénovation des EGPA dans le second degré " Note de service 98-128 du 19.06.98
  • " Orientations pédagogiques dans les EGPA " Circ. 98-129 du 19.06.98
Deux textes évoquent l’intégration des adolescents handicapés dans le second degré et les UPI:
  • " Intégration scolaire des préadolescents et adolescents présentant des handicaps au collège et au lycée " Circ.95-124 du 17.05.95
  • " Mise en place de dispositifs permettant des regroupements pédagogiques d’adolescents présentant un handicap mental : les UPI " Circ.95-125 du 17.05.95
Le troisième regroupement de textes concerne la formation des personnels et la définition de leurs missions :
  • - création d’un " Référentiel de compétences des enseignants " dans le cadre du CAPSAIS Annexe à l’Arrêté du 25.04.97
    • " référentiel de compétences " dans le cadre du DDEEAS, paru au B.O.E.N. du 9.01.95
    La philosophie générale des textes SEGPA nous semble tout à fait progressiste, parce qu’elle rompt avec des années de ségrégation et de stigmatisation douloureuse pour nos élèves dans le fond de la cour des collèges, et parce qu’elle les autorise à projeter un avenir citoyen par-delà la SEGPA. 

    Mais l’application de ces textes pose d’énormes questions, d’un département à un autre, et dans le Calvados, d’une Segpa " ZEP " à une Segpa " rurale ". Les projets sont marqués par la précarité des moyens, les critères de recrutement varient suivant les commissions au gré des flux d’élèves, le nombre de directeurs de Segpa est en constante diminution. Enfin un important maillon du dispositif d’intégration, l’UPI, est quasi absent du département. Frilosité ? Conservatisme ? Méconnaissance des projets ? Toutes les hypothèses peuvent être évoquées pour expliquer, mais pas excuser, cette absence de volonté politique.


     
     
     
     
    Extraits de textes Nous pensons Nous revendiquons

    Public concerné (Recrutement)


    Circulaire 96- 167 (Ch 1.1)

    " 1.Elèves de collège scolarisés en SEGPA

    Les sections d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA) accueillent des élèves présentant des difficultés scolaires graves et persistantes auxquelles n’ont pu remédier les actions de prévention de soutien, d’aide et l’allongement des cycles dont ils ont pu bénéficier. Ces élèves ne maîtrisent pas toutes les compétences attendues à la fin du cycle des apprentissages fondamentaux et présentent à fortiori des lacunes importantes dans l’acquisition des compétences prévues à l’issue du cycle des approfondissements.. Ils présentent sur le plan de l’efficience intellectuelle des difficultés et des perturbations qui ne peuvent être surmontées ou atténuées que sur plusieurs années et qui, sans relever du retard mental selon les critères définis par l’OMS, se traduisent par des incapacités et des désavantages tels qu’ils peuvent être décrits dans la nomenclature des DID (arrêté du 9.1.1989). Seule une prise en charge plus globale dans le cadre des enseignements adaptés et fondée sur une analyse approfondie de leurs potentialités et de leurs lacunes permet d’apporter une réponse appropriée à ces élèves.

    " Des élèves handicapés, issus ou non de classes d’intégration scolaire (CLIS), dont les progrès ont été significatifs dans le domaine des acquisitions scolaires peuvent être accueillis en Segpa dans le cadre d’un projet d’intégration individuelle avec soutien spécialisé, lorsque la scolarisation en collège paraît plus favorable pour l’élève que la scolarisation en établissement socio-éducatif"

    (Ch.2.4) 

    La SEGPA est organisée en divisions dont l’effectif moyen se situe aux environs de 16 élèves.

    On évoque ici les élèves issus des classes ordinaires, CE2, CM1 et CM2.

    " …ne maîtrisent pas toutes les compétences…" ne signifie pas " … maîtrisent très peu ou pas de compétences …"

    Si peu d’élèves scolarisés en Segpa relèvent du retard mental, ils sont souvent dans des zones limites d’un point de vue psychométrique ; ils présentent souvent des déficiences du langage et de la parole, et plus particulièrement des déficiences de l’apprentissage du langage écrit ou parlé (nomenclature OMS, rubriques 31 et 32). Il peut donc être nécessaire de poursuivre ou parfois mettre en place des aides spécialisées extérieures, qui sortent tout à fait de la compétence d’un instituteur ou professeur d’école option F.

    Les stratégies de soutien et d’adaptation mises en place à l’école primaire n’ont plus cours au collège. C’est l’instituteur seul (au mieux avec la participation d’un aide-éducateur) qui doit gérer 16 élèves aux potentialités, lacunes, difficultés et perturbations sur le plan de l’efficience intellectuelle très différents.

    On se place ici du point de vue de l’élève, de son évolution préalable, et d’un pronostic favorable. Il ne peut y avoir succès d’intégration individuelle si une grande partie de l’effectif de la classe est en " intégration " sauvage. Les dynamiques d’intégration entrent en conflit.

    Il nous semble tout à fait évident que l’absence de création d’UPI (une seule UPI H.M. au niveau départemental) a pour conséquence directe l’arrivée " par défaut " de nombreux enfants de CLIS dans les Segpa

    Si certains de ces enfants s’intégrent dans le collège et la Segpa grâce aux modalités pédagogiques et éducatives adaptées mises en place par les équipes de Segpa, d’autres malheureusement sont en souffrance dans le collège.
     
     

    Cette définition avec les expressions " effectif moyen " " aux environs de " entraîne des situations aberrantes et ingérables 

    (exemple : 20 élèves en classe de 4°)

    Nous revendiquons l’application de ces textes, à savoir :

    - le maintien de l’orientation dans le cadre des commissions (CCSD et CDES) et l’accélération du traitement des dossiers de réorientationdes élèves en grande souffrance dans la SEGPA

    Pour quelques élèves scolarisés en SEGPA, une " prise en charge plus globale " passe nécessairement par un soutien éducatif hors temps scolaire, à côté des familles parfois démunies : cela passe par le rétablissement des internats éducatifs adaptés (EREA) dès la 6° ; une mise en réseaux des SEGPA avec l’EREA peut être envisagée, pour éviter la ségrégation dans un établissement. 

    - création massive d’UPI . La SEGPA doit être ouverte à l’intégration, qui ne doit pas se banaliser : elle n’a pas vocation à être le prolongement naturel de la CLIS voisine, ni l’annexe pédagogique d’un établissement spécialisé. L’élaboration d’un contrat d’intégration doit toujours se faire au regard du groupe-classe accueillant.

    - prise en compte par les commissions de la notion de déficience de l’apprentissage du langage écrit ou parlé, et non pas du seul handicap mental dans les critères d’orientation.
     
     
     
     

    L’ambition affichée dans les textes pour nos élèves, d’atteindre un niveau V, implique l’abaissement des effectifs à 12 par classe.


     

    Finalités des enseignements


    Circulaire N°96.167, du 27 juin 1996

    " Enseignements généraux et professionnels adaptés dans le second degré 

    Tous les élèves, à l’issue de la scolarité obligatoire, doivent être en mesure d’accéder à une formation conduisant au minimum à une qualification de niveau V. Les élèves, qui à la fin de l’école réglementaire, connaissent les plus lourdes difficultés et qui sont accueillis dans les sections d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA), ne sauraient s’en trouver exclus. Les enseignements généraux et professionnels adaptés, intégrés aux collèges, leur assurent une formation commune qui vise à leur faire acquérir en fin de troisième, une autonomie et les acquisitions suffisantes pour préparer une formation qualifiante. Celle-ci est dispensée, pour la majorité des élèves, en lycée professionnel ou en centre de formation d’apprentis, publics ou privés. (…) 

    Note de service 98-128

    " Mise en œuvre de la rénovation des EGPA dans le second degré.

    Les EGPA sont conçus en application de la loi d’orientation N°89.486 du 10 juillet 1989. Ils garantissent le droit à l’éducation de chaque élève afin de lui permettre de développer sa personnalité, d’élever son niveau de formation initiale et continue, de s’insérer dans la vie sociale et professionnelle et d’exercer sa citoyenneté. Ces enseignements offrent aux élèves qu’ils scolarisent une formation conduisant au minimum à une qualification de niveau V. Ils contribuent ainsi à la lutte contre l’exclusion… "

    Circulaire N° 98.129, du 19.6.1998

    Orientations pédagogiques pour les EGPA dans le second degré

    Le collège offre des réponses appropriées à la diversité des élèves, à leurs besoins et à leurs intérêts. Les collégiens scolarisés en SEGPA reçoivent une formation qui s’inscrit dans les finalités d’ensemble du collège et qui requiert des démarches pédagogiques adaptées. 
     
     
     
     
     
     

    Ces trois introductions à deux circulaires et une note de service marquent une évolution notable sur la place des élèves des Segpa dans le collège et au-delà. L’affirmation réitérée d’une nécessaire qualification de niveau V est accueillie avec espoir.

    On souligne aussi la nécessité de développer l’autonomie de l’élève, de créer les conditions qui lui permettent de développer sa personnalité et d’exercer sa citoyenneté : les " Segpa " peuvent s’inscrire pleinement dans la vie scolaire de l’établissement.
     
     

    On peut enfin noter une évolution sensible dans la désignation de ces élèves, qui sont enfin nommés " collégiens " dans la circulaire du 19 juin 1998 : les années de ghetto et d’étiquetage des " sessiens " seront bientôt des souvenirs…si on s’attache aux textes !

    Nécessité d’une information complète pendant la formation initiale des PE et PLC sur ces textes et les réalités des SEGPA et UPI, comme composantes à part entière du service public d’éducation. Des stages dans toutes les structures AIS, y compris dans celles du second degré, doivent être mis en place pour tous les P.E. et PLC pendant cette formation initiale.Trop de représentations erronées perdurent encore dans le corps enseignant du premier et du second degré, sur les populations d’élèves, les objectifs, le niveau d’exigence et l’intégration dans les collèges. 

    Les enseignants de SEGPA doivent se sentir porteurs de cette évolution par leur investissement à part entière dans les projets d’établissement et les Conseils d’Administration. Cet aspect est particulièrement souligné dans le référentiel de compétences des enseignants spécialisés (Arrêté N° 97.425 du 25 avril 1997)

    qui assigne à ceux-ci une mission de relation.

    Collégiens à part entière, les élèves de SEGPA doivent avoir accès à toutes les salles spécifiques du collège, aux installations sportives et aux manuels scolaires.


     
     

    L’orientation à la sortie de la Segpa



     
     
    Circulaire 96- 167 (3)

    Accès à une qualification de niveau V 

    3.1.Même si l’évolution de l’élève peut conduire plus tôt à une orientation ouverte, dans la majorité des cas, les parcours se diversifient à l’issue de la classe de troisième. En fonction des caractéristiques propres à chaque élève, ils peuvent prendre des voies différentes pour préparer au CAP : soit une formation sous statut scolaire, soit sous contrat de travail, au sein de structures adaptées ou non. 

    A l’issue de la troisième, la vocation de la grande majorité des élèves est d’accéder à une formation en lycée professionnel ou en CFA pour préparer un CAP.

    L’expérience nous montre que les élèves issus de SEGPA se trouvent souvent confrontés à des ruptures de contrat, sans aucune perspective de qualifications ; et dans tout les cas, ils sont en extrême souffrance face aux enseignements généraux dispensés dans les CFA.

    La voie à privilégier doit donc être le lycée professionnel, sous réserve d’un suivi efficace et d’une création suffisante de CAP à modalités pédagogiques adaptées

    Création massive dans les LEP de CAP à modalités pédagogiques adaptées, y compris dans des secteurs qui attirent nos élèves et qui recrutent (ex : métiers de bouche…)
    Note de service n°98-128

    3 une solution pour chaque élève à l’issu de la classe de 3ème

    ….l’entrée des élèves en lycée professionnel et en centre de formation d’apprentis doit faire l’objet d’un accompagnement par les enseignants des SEGPA qui doivent avoir les moyens de proposer à leurs élèves un véritable service de suite….

    . La note de service évoque d’ailleurs ce suivi.

    Cela suppose de dégager du temps pour les enseignants qui, sous la responsabilité du directeur de la SEGPA et dans le cadre d’une mise en réseaux, peuvent alors développer des contacts réguliers avec l’équipe enseignante du LEP, assister à des conseils de classe ou des synthèses.

    Des expériences de " stages " d’enseignants de Segpa dans les LEP, ou a contrario d’enseignants de LEP dans les SEGPA sont mis en place dans certaines académies.

    Il faut une réelle mise en réseaux pour la formation et le suivi des élèves : 
  • SEGPA/SEGPA
  • SEGPA/LEP
  • SEGPA/EREA
  • SEGPA/IMPRO

  •  

     
     
     
     
     

    et des moyens financiers affectés qui permettent un fonctionnement au plus près des projets des élèves(transport des élèves par exemple)

    Circulaire 98-129, du 25 juin 1998 (ch IV s/ch 2)

    La professionnalisation des enseignements

    Les voies d’accès à la qualification

    …Si l’accès à la qualification concerne l’ensemble des élèves sortant de 3° de Segpa, il convient de se préoccuper au cas par cas, des élèves qui restent en grande difficulté scolaire à l’issue de la formation commune. Pour eux et dans le cadre des enseignements adaptés, la scolarité doit se poursuivre en organisant des formations qualifiantes dans les Segpa et les Erea sans perdre de vue l’objectif, à terme, d’obtention d’un diplôme professionnel…

    L’orientation en EREA reste pour une part non négligeable des élèves scolarisés en SEGPA, la seule perspective d’accéder à leur rythme à une qualification professionnelle.

    Mais nous émettons une grande réserve sur la transformation progressive des EREA en LEA. En effet celle-ci s’accompagne parfois d’une réduction des heures d’enseignements généraux. (réduction du CAP en trois ans à deux ans). Le temps est le partenaire de l’adaptation ; pour le même diplôme professionnel, les élèves d’EREA ont besoin de plus de temps que ceux des LEP.

    La prolongation d’une scolarité en Segpa nous semble devoir constituer une mesure exceptionnelle, quand toutes les autres solutions (mise en réseaux, internat) ont été étudiées. L’élève sortant de 3° est en effet un adolescent, et le maintenir au collège nie cette réalité incontournable.

    Création massive de CAP en trois ans dans les EREA, sur des créneaux d’avenir (gestion des déchets, environnement…)

     
     
     
     

    Les programmes



     
     
    Circulaire 98-129, du 25 juin 1998

    II Les objectifs prioritaires des classes

    - classe de 6° : "les enseignants organisent leur action à partir des programmes de la classe de 6° du collège en prenant en compte les difficultés d’apprentissage rencontrés par les élèves" 

    -classes de 5° et 4° : "l’objectif de ces classes est de fortifier et développer les apprentissages généraux et d’inscrire les élèves dans la perspective d’une formation qualifiante et diplômante en développant des compétences recherchées à partir des programmes de ces classes" 

    III L’enseignement des disciplines

    la technologie 

    "en classe de 6°, cet enseignement s’appuie sur les programmes de technologie du collège et prolonge les activités déjà expérimentées au cycle des approfondissements" 

    IV La professionnalisation progressive des enseignements

    Du technologique au professionnel 

    "En classe de 3°, il est particulièrement important que chacune des sections installées dans les ateliers de la SEGPA puisse permettre une première approche de formation professionnelle dans le cadre d’un champ professionnel dont les formations diplômantes correspondantes sont clairement identifiées. Les contenus des activités sont issus des programmes et des référentiels de CAP."

    On insiste sur le fait que les modalités de la vie scolaire, l’organisation pédagogique et les contenus doivent être différents de ceux de l’école élémentaire.

    C’est intéressant parce que cela permet une rupture avec des pratiques anciennes des SES de calquer l’enseignement (modalités et contenus) sur celui du CP, du CE1, ou du CE2, démarches venant d’une vision fixiste de la déficience.

    Mais attention : on ne suit pas les programmes du collège, on " organise notre action à partir de "

    on évoque des compétences recherchées à partir des programmes, et non pas l’application des programmes.
     
     

    Là encore, on s’appuie sur les programmes sans obligation de les suivre in extenso.
     
     
     
     

    En troisième, les contenus sont directement issus de programmes . 

    On n’évoque pas ici ceux du collège, mais ceux du CAP.

    Accès à toutes les salles spécialisées des collèges

    Achat de manuels et fichiers adaptés planifié dans la ligne budgétaire du collège.

    Création de postes CAFIMF (enseignants-chercheurs) spécialisés AIS pour élaborer des outils et supports adaptés pour des adolescents en très grande difficulté scolaire.

    Maintien d’une identification spécifique des moyens à côté de la DGH du collège, qui permette d’assurer aux élèves une quantité d’heures optimale dans toutes les disciplines (musique, dessin, anglais…), permettant un projet pluriannuel de la SEGPA intégré harmonieusement dans celui du collège
     
     
     
     

    Création d’heures-postes pour toutes les disciplines enseignées par les PLC, condition de la pérennité d’un projet pédagogique sur la SEGPA.


     
     

    L’organisation des enseignements : Les modalités de l’intégration dans le collège



     
     
    Une organisation pédagogique spécifique au sein du collège

    L’appartenance à un groupe-classe, tout comme la possibilité d’avoir un enseignant de référence, aident l’élève, particulièrement en 6°, à construire ses relations et facilitent le repérage dans l’environnement du collège. Au sein du groupe, cohérent du point de vue de son organisation, une attention spécifique est portée aux interactions entre les membres. Le développement cognitif et la formation de la personnalité de l’élève sont ainsi favorisés par la confrontation des points de vue, 1’attention portée à l’écoute réciproque, la qualité des échanges.
     
     
     
     
     
     

    L’organisation de décloisonnements et de groupes de besoin qui peuvent être mis en place à partir du groupe-classe permet une approche plus individualisée des élèves, la mise en oeuvre d’une plus grande différenciation dans les apprentissages, et des activités appropriées au renforcement des compétences. De plus, elle favorise l’adaptabilité de l’élève sur le plan relationnel. Néanmoins, ces groupes ne doivent pas constituer des structures fixes qui conduiraient à réduire une hétérogénéité stimulante en situation d’apprentissage.

    Il est nécessaire que les élèves de la SEGPA et les autres élèves du collège aient, de manière régulière, des activités communes. Au-delà du bénéfice pédagogique attendu de ces activités communes, les échanges entre les diverses classes sont un élément d’ ouverture qui favorisent l’éducation à la citoyenneté.

    Les activités communes entre les classes de SEGPA et les autres classes doivent valoriser la complémentarité des compétences des enseignants spécialisés et des autres enseignants de collège.

    L’expression " enseignant de référence " renvoie à une réalité à mi-chemin entre le " maître " et le " professeur principal ".

    Il nous semble important qu’en 6° Segpa, les élèves aient, comme au collège, à faire à plusieurs enseignants. C’est une condition sine qua non d’intégration dans le collège. C’est bien l’adaptabilité sociale des élèves qui est visée.

    Cependant, il semble essentiel de préserver une forme de continuité avec le primaire, où l’ensemble des enseignements sont dispensés par une seule personne, où le maître constitue un interlocuteur privilégié et rassurant pour les élèves et les familles. Le "professeur principal " en Segpa est, avec le directeur de la Segpa, le garant de l’insertion des élèves dans le collège, y compris pour la vie scolaire (récréations, cantine, absences, retards, participation à des clubs, aux réunions de délégués etc…). Cela fait partie des " missions " de l’enseignant spécialisé ; c’est parfois extrêmement lourd au quotidien, surtout quand les élèves de la 6 ° sont en intégration dans la Segpa.

    L’organisation de décloisonnements prend tout son sens dans le cadre de projets menés à la Segpa ou avec le collège, mais les moyens de le mettre en œuvre sont souvent inexistants. 

    De même, des groupes de besoins mixtes (élèves des classes ordinaires et des classes adaptées), peuvent être un facteur d’intégration maximale pour les élèves de la Segpa, mais là encore, des heures sont nécessaires pour pouvoir travailler des difficultés spécifiques et repérées en petits effectifs. Ces temps d’enseignement communs, comme les échanges de service doivent être inscrits dans le projet d’établissement et correspondre à une volonté commune des PLC et des enseignants de la Segpa. Ces échanges sont souvent très fructueux entre enseignants et nous devons aller dans ce sens, mais ils nécessitent encore du temps de concertation.

    En résumé, si l’on veut rompre avec le cadre " un instit, une classe " qui caractérisait souvent les S.E.S., il faut diminuer le temps de présence face aux élèves pour retrouver celui de concertation, d’élaboration de projets communs avec le collège, de décloisonnements thématiques ou disciplinaires au sein de la Segpa.

    La complexité et les enjeux des questions d’intégration dans le collège nécessite :
    • la création des postes de directeurs formés pour chaque SEGPA du département (augmentation du nombre de départs en stage annuel)
    • la permanence de possibilité de départ en formation pendant un an en vue de l’obtention du CAPSAIS F, seule modalité qui permette une réelle formation (confrontation collective des expériences et leur problématisation, prise de distance d’avec le terrain, témoignages diversifiés de partenaires institutionnels…)
    • des stages de formation continue pour tout personnel intervenant dans les SEGPA (urgence pour les PLC)
    • la possibilité pour les PLP contractuels de s’inscrire au concours interne de PLP2 et augmentation massive du nombre de places aux concours.
    • La création d’un plateau technique (infirmière et assistante sociale et conseillère d’orientation psychologue) dans chaque collège où existe une SEGPA.
    Augmentation du nombre d’ITR-AIS pour remplacer le personnel en congés maladie ou formation.

     
     
     
     
    PRIORITAIRE

    Un directeur formé pour chaque SEGPA

    et

    18 heures pour tous les enseignants en présence d’élèves .

    (Premier et second degré)

    (en maintenant les horaires d’enseignements dévolus aux élèves (Annexe 27.06.96)

    et un volant d’heures :

    • heures de coordination pour assurer la continuité du projet de la SEGPA (élaboration de projets interdisciplinaires…) son inscription dans le projet du collège (groupes de besoins communs, remédiation, forums métiers, citoyenneté, prévention des conduites à risques…).Présence régulière des PLC. 
    • heures de synthèse pour le suivi pédagogique des élèves (cf : référentiel de compétences du CAPSAIS, textes sur l’orientation et le service de suite des élèves sortant de la SEGPA, projets individuels d'intégration…) Rencontres avec les partenaires institutionnels (SESSAD, ASE, PJJ…), les familles et le plateau technique du collège. Rencontres avec les enseignants du premier degré (harmonisation CM2/6ème, maîtres de soutien, adaptation et CLIS, psychologues scolaires…), rencontres avec les équipes de lycées professionnels et de l’EREA, participations aux conseils de classe des anciens élèves.
    Cette revendication implique la création de postes

    et l’augmentation du volume de départs en formation (enseignants et directeurs)


     
     

    SEGPA du Calvados / Rentrée 1999-2000 / Etat des lieux


                 
    Etablissements Direction Enseignement général   ATELIERS ELEVES  
        Spécia-lisés Non spéc. ou en cours Total      
                   
    Aunay/Odon Non 3 0 3 2 62  
    Bayeux Oui 3 1 4 4 73  
    Caen Chemin Vert Oui 4 0 4 2 67  
    Caen J.Monod Oui 4 0 4 2+Cpa 78  
    Caen Lechanteur Oui 3 0 3 1+

    2x 0.5

    63  
    Caen G.de Normandie Oui 4 0 4 4 88  
    Caen M.Pagnol oui 3 1 4 3 77  
    Colombelles Faisant fonct° 3 2 5 3 85  
    Courseulles  Non 2 0.5 2.5 2 47  
    Dives/Mer Non 2 1 3 2 58  
    Falaise Non 2 1 3 2 64  
    Hérouville oui 3 0.5 3.5 3 74  
    Honfleur Faisant fonct° 3 1 4 2 35  
    Lisieux Michelet Non 0 3 3 2 64  
    Lisieux Laplace Oui 4 0 4 3 72  
    Mézidon Non 0 2 2 0 29  
    Trouville Non 3 0 3 2 42  
    Vire Faisant fonct° 3 1 4 2 70  
    18 SEGPA * 7 directeurs DDEASS

    * 3 FF°

    * 8 sans directeur

    49 14 postes tenus par des enseignants non spécialisés 63      
                   

    Des disparités énormes entre les établissements, particulièrement des points de vue suivants :

    La direction de Segpa

    La présence d’un directeur, formé, compétent, et déterminé, est essentielle.

    Il représente l’interface indispensable entre les enseignants et les partenaires institutionnels, entre les enseignants et les familles.

    Il est le garant de la faisabilité du projet collectif de la Segpa, de son inscription dans le cadre du collège et au plan départemental ou académique.

    Grâce à sa connaissance du public accueilli , des dispositions juridiques et administratives le concernant, grâce aussi à sa maîtrise des approches contemporaines sur les apprentissages et la prévention des handicaps et des textes officiels, il constitue la pierre angulaire d’une intégration harmonieuse de la Segpa dans le collège, sans dilution ni relégation de la structure.

    Animateur de l’équipe de la Segpa, il accueille, informe et conseille les nouveaux enseignants, et particulièrement les plus jeunes et les PLC, souvent désarmés par le comportement ou les compétences de nos élèves.

    Il est aussi le référent privilégié, aux côtés des enseignants, du projet individuel de chaque élève, de leur évolution et de leur promotion.

    Sur 18 Segpa que compte le Calvados, 7 seulement bénéficient d’un directeur titulaire du DDEEAS, et 8 fonctionnent (mal) sans directeur.

    Très souvent, les enseignants spécialisés se trouvent dans l’obligation d’exercer des missions qui ne sont pas les leurs.

    Les principaux adjoints, faute de formation, connaissent souvent mal la population, les finalités des enseignements en Segpa. Ils manquent souvent de temps pour travailler avec l’équipe enseignante, élaborer des projets spécifiques.

    Dans ces conditions, les élèves des Segpa sont encore une fois des laissés pour compte.

    La réussite de cet enjeu majeur pour le système éducatif que constitue l’intégration des Segpa dans le collège est subordonnée étroitement à une formation massive de directeurs DDEEAS.

    * un référentiel des compétences des directeurs existe : annexe à la circulaire du 04.01.1995.

    L’U.P.I.

    Beaucoup de rumeurs et représentations fausses circulent sur les U.P.I., brandies comme des épouvantails.

    Une seule UPI " handicap mental " existe dans le Calvados. Les dix élèves qui y sont scolarisés bénéficient tout à fait de cette démarche d’intégration scolaire et sociale. Ce dispositif a sa place dans le collège, à condition encore une fois de bien respecter le texte qui évoque " des adolescents présentant un handicap mental dont la nature est compatible avec une scolarisation en collège ".

    L’UPI doit permettre aux élèves de CLIS de poursuivre une scolarité en milieu ordinaire, mais si on se hasarde à comparer les structures existantes dans notre département, on constate vite un problème majeur : 48 CLIS existent aujourd’hui, pour une UPI.

    Où vont les élèves sortant de CLIS, dont les progrès n’ont pas été significatifs dans le domaine des acquisitions scolaires (ça peut arriver …) ?

    Dans les Segpa…
     
     

    Quelques extraits et références des textes fondateurs

    L’UPI L’Unité Pédagogique d’Intégration trouve sa légitimité à la fois dans la loi d’orientation en faveur des personnes handicapées du 30.06.1975 et la loi d’orientation sur l’éducation du 10.07.1989 qui souligne la nécessité de favoriser l’intégration scolaire des jeunes handicapés.

    En mai 1995 sont rédigées deux circulaires précisant les conditions de l’intégration scolaire des adolescents handicapés dans le second degré :

    " Des UPI peuvent être créées dans certains collèges pour accueillir des pré-adolescents ou des adolescents présentant différentes formes de handicap mental qui peuvent tirer profit, en milieu scolaire ordinaire, d’une scolarité adaptée à leur âge et à leurs capacités, à la nature et à l’importance de leur handicap "

    " Leurs objectifs prioritaires sont d’une part, de scolariser ces élèves, même très partiellement, dans des classes ordinaires (intégration scolaire), d’autre part de les faire participer le plus possible à la vie de la communauté scolaire (intégration sociale) "

    " La création des UPI est effectuée au regard des besoins définis dans le projet départemental AIS fixant annuellement les grands axes de la politique départementale en matière d’adaptation, d’intégration scolaire et d’enseignement spécialisé .

    Dans ce cadre, l’inspecteur de l’éducation nationale chargé de l’adaptation, de l’intégration scolaire et des enseignements spécialisés, conseiller technique de l’inspecteur d’académie, directeur des services départementaux de l’éducation nationale propose aux autorités académiques un plan de création de ces unités… "

    " Les collèges où sont créés les UPI, sur décision de l’inspecteur d’académie, directeur des services départementaux de l’éducation nationale, sont choisis en fonction de critères qui doivent prendre en compte tout spécialement la qualité de l’accueil et de la prise en charge pédagogique des adolescents intégrés. "

    " Le collège d’accueil doit signer une convention avec un SESSAD dépendant d’un établissement type institut médico-pédagogique/institut médico/professionnel… "

    " Le projet d’établissement prend explicitement en compte le dispositif d’intégration collective des jeunes handicapés réalisée par les UPI "

    " Les questions relatives à l’organisation des UPI figurent à l’ordre du jour des conseils d’administration des établissements. "
     

  • Témoignage d’un PLP en SEGPA
  • II faut garder en mémoire l'histoire de la création de ces structures, puis toutes les étapes qui ont vu l'évolution des SES. Ce long cheminement qui se poursuit aujourd'hui a permis toutes les interprétations possibles des textes.

    Quelques étapes : Structure de pré-apprentissage, polyvalence, (d'où l'équipement à l'atelier), développement de savoir-faire, adaptation à un poste de travail.

    Ex : Pour un candidat, étant limite en pratique avec une note de 10, il repassera l'année suivante en obtenant cette fois 14 à la pratique et obtiendra le CAP complet à l'âge de 19 ans. Aujourd'hui, nous connaissons les projets pour notre Académie, à savoir: une fermeture importante de postes en primaire, dans l'AIS plus spécialement, la menace de fermeture de postes de SEGPA.

    Les prévisions d'effectif- élèves dans 1'enseignement spécialisé sont. en baisse. L'Inspection Académique annonce, par rapport à l'effectif des collèges, pour l'année 95-96, un ratio de 5,13, pour l'année 96-97 un ratio de 4,96,.

    Il semblerait que le projet serait de se rapprocher d'un ratio de 4,47 qui est le pourcentage national.

    Ce recrutement en baisse touche directement les 6e; ainsi à Dives on commence à supprimer des moyens en personnel.

    Il est donc évident que nous ne pouvons parler aujourd'hui que de pédagogie ou évoquer des projets pour la SEGPA mais il ne faut pas être dupe, et nos inquiétudes sont grandes quant à l'avenir de ces structures.

  • QUE DIRE SUR LA MACONNERIE ?
  • C'est un outil qui permet à l'élève de sortir de l'échec scolaire. (pédagogie de la réussite) Cette réussite entraîne une motivation de l'élève, même si il envisage un autre métier plus tard.

    La technologie lui est accessible, les phénomènes physiques évidents; il peut manipuler; —le dessin technique permet de s'exprimer par des dessins à main levée, réalisation de maquettes, décodage de plan.

    L'atelier développe des notions : travaux collectifs, résultats individuels, organisation dans l'espace atelier ou chantier, mise en oeuvre de matériaux simples, utilisation d'outils individuels ou collectifs, développement de l'autonomie du jeune, choix de solutions techniques évidentes, développement du sens critique et de l'analyse.

    C'est un support pour les autres enseignements: sciences naturelles (hygiène) sciences physiques (sécurité, technologie), mathématique (traçage, mesures, quantités...)

    A travers le référentiel de maçonnerie, des points communs apparaissent dans les familles de métiers (carrelage, plâtrerie, béton armé, taille de pierre.)

    D'autres référentiels ont -des points communs dans la notion de champ professionnel élargi (couverture, travaux publics, aménagement parcs et jardins)

    L'activité artisanale est développée dans notre secteur, nos élèves même avec un niveau scolaire faible, ne sont pas dépaysés après une formation dans notre structure, lorsqu'il est question de stages ou d'apprentissage.

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