Actuellement, il y a dans ce quartier de plus en plus d'enfants en grande
difficulté et en situation de rupture scolaire. L'école et
les enseignants sont impuissants par rapport à la gestion de ces
cas. Quand il y a un signalement au juge pour enfants, il n'y a pas de
retour vers l'école ce qui provoque un certain découragement
de l'équipe enseignante.
Sur ce quartier, la prise en charge des enfants en difficulté
demande beaucoup de temps et de disponibilité car il est indispensable
de travailler avec tous les partenaires qui gravitent autour d'eux.
Il existe une inquiétude par rapport à l'extension du
secteur d'intervention des RASED par manque de personnels formés.
Il faut aussi s'interroger par rapport aux personnes qui sont formées
et qui démissionnent de leur poste (est-ce à cause de la
non-reconnaissance de leur travail ou de l'extension des secteurs... ?).
Une enseignante du CE2.
J'enseigne depuis cinq ans avec beaucoup de désillusions mais
toujours autant, voire plus de motivation.
La formation IUFM est inadaptée, il s'agit d'un bachotage sans
réelle formation.
« L'enfant en difficulté scolaire » est de plus
en plus présent dans nos classes avec de moins en moins d'aides
(postes de psychologue à mi-temps, maître d'adaptation intervenant
sur trop de classes, et les rééducateurs... espèce
en voie de disparition).
L'aide à l'enfant mais aussi à la famille, je suis surprise
par mon rôle de psychologue auprès des familles. Certains
parents demandent à me voir, mais à aucun moment on ne parle
de l'enfant..
Le maître est un médiateur, un confident, il est porteur
de plein espoir. Mais on n'hésite pas à l'agresser, à
le rendre responsable de tous les maux.
L'isolement, nous n'avons pas assez d'échanges avec les collègues,
les maîtres spécialisés. Pourtant l’expérience
des autres est enrichissante et réconforte.
Les enfants en difficulté s'ajoutent à des effectifs
très lourds. Dès lors, comment être efficace ? Les
élèves " moyens" et "bons" ne sont-ils pas négligés?
CM1-CM2.
Nous avons à l'école un enfant scolarisé en CE2
et atteint de leucémie.
Cet enfant a passé depuis deux ans plus de temps à l'hôpital
qu'à l'école. L'an dernier, après une greffe de moelle
osseuse, la maladie a cessé d'évoluer. Cet enfant depuis
septembre 1999 fréquentait donc l'école régulièrement
mais n'avait pas atteint le niveau d'un CP de fin de premier trimestre.
Son cas a donc été évoqué en CCPE. Il a d'abord
été décidé que le maître d'adaptation
d’une école, proche de la nôtre viendrait plusieurs après-midi
dans la semaine et que l'enfant serait intégré 1 h 30 le
matin en CP pour compléter son apprentissage de la lecture. L'intervention
du maître d'adaptation n'a pu continuer. L'enfant n'a bénéficié
que d'une heure de rééducation (psychomotricité) par
semaine en plus de son 1 h 30 d'intégration quotidienne en CP, jusqu'à
sa nouvelle hospitalisation en février 2000.
Réseau d'aides, classe d'adaptation.
Problèmes vécus :
Question :
Un instituteur de CLIS
Instituteur en CLIS, je suis confronté quotidiennement aux problèmes
d'intégration, de gestion de classe avec des enfants handicapés
et aux aberrations de l'administration face à certaines situations
: exemple : un enfant scolarisé en CLIS, en placement familial,
orientable à cause de la limite d'âge pose de gros problèmes
de comportement :
1. L'inspecteur le déscolarise partiellement ;
2. La CDES l'oriente vers un établissement, mais, il figure
en 13ième position sur la liste d'attente ;
3. Si pas de place, maintien en CLIS ?, 6ième SEGPA ?, 6ième
?.
Une école maternelle.
Il y a dans notre école, deux enfants intégrés dans une classe de maternelle de 27 enfants (sachant qu’il y en a deux autres dans une autre classe). Un des quatre enfants présente des troubles de la communication et l'autre des troubles du comportement (agressivité).
Problèmes rencontrés :
Intégration d'une enfant sourde.
C'est une enfant qui a été scolarisée en maternelle,
qui a suivi normalement la moyenne section, la grande section, le CP, puis
le CE1 et qui cette année fait son deuxième CE1.
Elle s'est parfaitement intégrée socialement au sein
de l'école et au sein de la classe. Elle n'a pas de problèmes
d'adaptation. Son niveau scolaire est bon, des difficultés au niveau
du vocabulaire et de la syntaxe, mais de gros progrès sont à
noter ainsi qu'au niveau de son langage oral.
Elle est suivie en permanence par des codeuses LPC (langage parlé
complété) en classe, qui interviennent sous l'égide
de l'APEDAC (association pour les enfants déficients auditifs).
Sans cette aide, il ne serait pas possible de poursuivre cette intégration.
Il est à noter que l'association est aidée financièrement
par le Conseil général. Quelle est la part apportée
par l'Éducation nationale ?
Une école.
Situation :
5 classes primaires ;
Un RASED incomplet (il manque un rééducateur).
Problèmes rencontrés :
Un maître d'adaptation de moins en moins présent. Il doit
intervenir dans des écoles de campagne de plus en plus nombreuses.
L'efficacité du travail s'en ressent, naturellement!
Intégration d’une enfant dite « prépsychotique
», enfant intégrée à mi-temps en maternelle
(mi-temps classe, mi-temps hôpital de jour). Le passage en CP a été
décidé sans même convier à la CCPE l'institutrice
qui devait la recevoir, ni aucun des enseignants de primaire alors que
tous étaient concernés puisque du fait de son intégration
dans une classe à effectif réduit (18 enfants) plusieurs
classes devaient passer à double niveau.
Résultats :
Un début d'année très difficile pour tout le monde,
décision un peu avant la Toussaint de ne plus l'accueillir qu'à
mi-temps, le reste du temps en CLIS.
Les enseignants ne sont pas informés ou formés pour accueillir
un enfant ayant un tel handicap : comment réussir une intégration
sans s'en donner les moyens ? L’intégration ne doit pas se faire
dans un cadre solitaire.
L'intégration et sa réussite ont nécessité
un aménagement particulier : allègement de la classe de CP
qui se traduit par la création de double niveau pour toutes les
autres classes (par exemple un CE2 à 26 enfants) donc au détriment
des 45 autres enfants.
Cela a entraîné une grande perturbation chez leurs parents
qui pour beaucoup ont menacé de retirer leurs enfants.
Faut-il persévérer ?
Qu'en est-il de l'éducation à la citoyenneté ?
Une école.
Nous constatons que des élèves ne sont pris ni par le
réseau d'aides ni à l'extérieur. Des enfants restent
en souffrance avec tous les problèmes de violence induits.
Cela est dû :
D’autre part, la CLIS a été transformée en
1999-2000 en poste de soutien de septembre à fin avril. Puis la
personne qui assurait le soutien (sans formation) a dû prendre la
moitié d'une classe de l'école et arrêter le soutien
à la rentrée des vacances de Pâques. La transformation
de cette CLIS pose problème aux enfants de l’école qui devraient
y être scolarisés et qui ne pourront l’être que dans
une autre commune si le moyen de transport est trouvé (mais payé
par qui ?).
L'intégration pourrait se faire à temps partiel au moins
au début en maternelle.
Nous posons la question des limites de l'intégration : accepter
une intégration une fois que les moyens sont assurés ou débloqués?
Comment hiérarchiser les handicaps ?
Quels sont les droits d'information pour un instituteur quand il est
amené à intégrer un enfant avec un handicap particulier
? Auprès de qui ? Par exemple : pour un enfant autiste ou un enfant
déficient auditif ?
Une institutrice de CP.
J'ai dans ma classe une petite fille ayant un handicap essentiellement
physique, en contrat d'intégration. Cet enfant était dans
une autre école maternelle et bénéficiait de l'aide
d'une personne en contrat CES. Cette personne est restée attachée
à l'autre école et nous nous sommes retrouvés sans
aide à la rentrée. Nous n'avons pas d'emploi jeune puisque
nous avons changé de circonscription en septembre et qu'il était
alors impossible de mettre en place un nouveau contrat (même en insistant
sur la situation nouvelle qui se présentait de deux enfants en contrat
d'intégration dans l'école). Après beaucoup de démarches,
la maman a réussi à obtenir de la mairie une jeune fille
en contrat CES à la rentrée de janvier pour six mois afin
de m'aider (physiquement entre autre, car l'enfant est incapable de se
déplacer seule et étant appareillée est très
lourde à porter) et participer à l'organisation matérielle
à l’ intérieur de la classe.
Pendant les quatre premiers mois où j'ai été seule,
il a fallu assurer tous les problèmes occasionnels (accident de
toilette de cet enfant notamment) tout en étant responsable des
autres enfants de la classe
La semaine dernière, nous nous sommes réunis en commission
pour demander la mise en place d'un SESSAD l'an prochain (demande des parents).
J'ai appris alors comment cela pouvait fonctionner, car nous ne sommes
informés de rien. Nous avons signalé la nécessité
absolue d'avoir le renouvellement du contrat CES pour la rentrée
prochaine. Mais rien n’est certain.
J'ai eu des problèmes de santé : tendinite due à
un geste répétitif (installer l'enfant dans une coquille
très lourde à cause de l'appareillage) qui a commencé
début janvier et qui a duré quatre mois.
Inquiétude des collègues qui doivent s'occuper de XXX
à la rentrée prochaine, si le contrat CES n'est pas renouvelé.
Pas d'espoir d'emploi jeune. Comment allons nous nous « débrouiller
» ?
Tout ceci est dommage, car cet enfant est très bien intégrée
dans l'école, heureuse d'être là, très bien
acceptée par les autres enfants.
Une institutrice, école maternelle.
J'ai dans ma classe depuis un an un enfant qui a un retard de développement
important. Avec l'aide du psychologue scolaire, j'ai obtenu que cet enfant
soit reconnu comme étant en intégration. En attendant, je
suis seule. La question centrale en équipe éducative pour
trouver la meilleure stratégie pour aider cet enfant a été
: quelle est la cause de ce retard ? Pour schématiser, il apparaissait
que si la cause pouvait être clairement d'ordre médical, avec
un diagnostic de spécialiste, il serait plus aisé d'obtenir
une aide. Au contraire, si la cause était d'origine sociale, l'école
ne propose pas de solution d'aide. Pour finir, nous avons demandé
un SESSAD. Nous attendons la décision de la CDES.
Et toutes mes interrogations sur la façon dont on peut / doit
intégrer un enfant pour que tous en tirent un vrai bénéfice
(aussi bien l'enfant à intégrer que les autres) sont restés
sans échange véritable et sans proposition de réponse.
Faut-il attendre qu’un handicap soit reconnu chez un enfant pour lui venir
en aide ?
La question des causes du handicap et/ou des difficultés est-elle
vraiment la question la plus pertinente et la plus urgente à poser
pour trouver les moyens de venir en aide à un enfant ? Est-ce que
ce n’est pas actuellement une stratégie pour gérer la pénurie
de moyens ? Les enfants qui sont en difficulté peuvent-ils être
aidés si cette difficulté ne relève pas du handicap
? Et comment ?
Les enseignants qui sont en difficulté dans leur classe avec
telle ou tel enfant (quelles que soient les raisons) ont-ils droit à
une aide et à une formation ?
L'isolement de l'enseignant (encore plus dans une classe unique) ne
pourrait-il pas être compensé par l'existence d'un lieu de
parole et par une formation continue de qualité, aussi, dans le
domaine de l'aide aux enfants en difficulté ?
École primaire et maternelle en milieu rural.
Notre école fait partie du secteur d'Orbec en zone rurale. Les
résultats aux évaluations nationales sont parmi les plus
faibles de France. Les enseignants souvent mis en cause lors des diverses
réunions d'harmonisation avec les collèges, lors des réflexions
sur les résultats de ces évaluations, réclament en
vain des aides spécialisées qui ne viennent pas, faute de
RASED. À Orbec, plus de Psychologue scolaire, pas de maître
G (rééducateur), seulement un maître E (adaptation)
pour un secteur géographique très étendu.
Conséquences pour notre école : l'aide apportée
par le maître E se concentre uniquement sur les enfants les plus
en difficulté de grande section et de CP.
Que deviennent les vingt autres qui auraient besoin d'une aide spécialisée
sachant que du CE1 jusqu'à la fin de leur scolarité primaire,
ils sont exclus du dispositif de soutien ?
Combien d'enfants sont sacrifiés ?
Où se trouve l'égalité des chances si vantée
par l'Éducation Nationale ?
Chaque maître peut-il apporter l'aide individualisée nécessaire
dans une classe de 27 élèves à triple niveau ?
Nous rappelons que notre formation initiale ne nous forme ni ne nous
informe sur la conduite à tenir avec des enfants en très
grande difficulté.
Classe d'adaptation.
Il s'agit d'un secteur difficile qui pourrait être classé
en ZEP, si nous n'étions pas en zone rurale.
Le réseau d'aides est incomplet, aujourd'hui nous avons un psychologue
à mi-temps et plus de rééducateur, alors qu'autrefois
il y en avait deux un RPM et un RPP.
Nous avons beaucoup de difficultés pour répondre à
toutes les demandes. Des enfants en grande difficulté, avec des
familles « déracinées», quittant de grandes villes
et qui arrivent à la campagne environnante. Leurs problèmes
sont loin d'être réglés avec leur déménagement.
Beaucoup d'enfants sont suivis à l'extérieur (orthophoniste,
CMPS).
J’ai de plus en plus l’impression de faire parfois du saupoudrage,
compte tenu du nombre important d'enfants pris en charge : environ 55 dans
4 écoles. Il n'est pas possible d'avoir un suivi régulier
et fréquent. Certains enfants ne sont vus qu'une fois par semaine.
Je n'ai plus la possibilité de faire de prévention en
maternelle.
Je n'ai plus d'échanges avec les autres collègues spécialisés
du secteur. Nous n'avons eu cette année qu'une seule rencontre en
janvier avec l'inspectrice.
Un enseignant de SEGPA
Les difficultés liées à l'intégration de la SEGPA au collège.
Observations :
Nous demandons :
Nous nous interrogeons :
Quand je suis sorti de l'IUFM, il y a trois ans, je me suis retrouvé
nommé en CLIS. Je savais à peine de quoi il s'agissait et
ce qui m'attendait :
l'IUFM n'apporte aucune formation en ce qui concerne les enfants en
difficultés ;
Un remplaçant en SEGPA
Je suis remplaçant en SEGPA, d'enseignants préparant
à distance l'option F du CAPSAIS. Je les remplace une journée
par semaine. Il s'agit de ma première année d'enseignement.
Si je suis présent à ce stage, c'est notamment pour témoigner
du manque de formation. Lors de ma formation initiale, nous n'avons reçu
aucun élément d'information sur l'enseignement en SEGPA.
J'ai été nommé d'office sur ce poste : comment éviter
ce type de situation ?
Enseigner au collège sans avoir de formation sur les problèmes
spécifiques aux adolescents, comment dès lors prendre en
compte l'hétérogénéité scolaire ?
Est-il normal que les collègues de l'équipe éducative
prennent énormément de temps, en plus de leur charge de travail
déjà très lourde en SEGPA, pour faire découvrir
à un nouveau collègue en quoi consiste une SEGPA ? Quel rôle
de directeur de SEGPA doit-il tenir dans l’accueil des collègues
débutants ?
Une autre attente, consiste en la découverte d'autres
formes d'intégration, l'importance d'échanger sur les expériences
du terrain. J'envisage en effet de me spécialiser d'ici quelques
années. L'institution nous incite à nous former en candidats
libres. Doit-on aller dans ce sens ?
Un enseignant de perfectionnement depuis 3 ans, non-spécialisé
Je suis en classe de perfectionnement depuis 3 ans. Je suis donc
arrivé sans formation et même sans avoir entendu parler de
ce type de classe. J'ai la chance d'arriver dans une école où
il y avait une CLIS (l'enseignante m'a aidé) et un directeur qui
m'a orienté.
Les problèmes que j'ai rencontrés étaient
(sont) :
A propos du stage AIS accompagnant le premier poste
Le stage AIS accompagnement premier poste rassemble, outre les collègues PE2 sortants, et à la demande réitérée du conseiller pédagogique AIS, des collègues non spécialisés nommés à titre provisoire sur ces postes. L'objectif en ces débuts d'année scolaire est de réassurer les collègues et de leur donner les "outils de base" pour gérer le plus efficacement possible leur classe. Il y a donc bien évidemment des choix qui sont faits par le formateur, qui sont donc discutables pour ce qui constitue une information sur la gestion d'une classe AIS et non pas bien sûr une formation. Rappelons que les missions des conseillers pédagogiques AIS sont départementales, voire académiques pour certaines d'entre elles, qu'il n'existe pas de maîtres-formateurs avec une valence AIS. Les visites aux collègues se centrent prioritairement sur les situations d'urgence qui ont été nombreuses (trop!) cette année scolaire-ci.
Enfin, trop souvent, les classes spécialisées sont vides de matériel pédagogique, ce qui surajoute à la difficulté des jeunes collègues. Pourquoi ?
Une enseignante de CE2
Enseignante dans une classe « ordinaire » de CE2,
j'ai le souhait de m'occuper plus particulièrement des enfants en
difficulté, c'est pourquoi j'ai demandé à être
formée en vue de l'obtention de l'option E.
On m'a proposé une formation à distance pour l'an
prochain que j'ai acceptée.
Cependant, je me pose beaucoup de questions concernant le déroulement
effectif de cette formation. Je souhaite également mieux connaître
les réalités du terrain de collègues travaillant en
réseaux, en classe option E, ainsi que les attentes de chaque collègue
concernant l'intégration des enfants en difficulté.
Une enseignante de CE2
J’ai souhaité participer à ce stage ayant depuis
la rentrée un enfant atteint d'une tumeur au cerveau. Intégré
l'an dernier avec possibilité de venir selon son état, les
parents souhaitaient reconduire cette modalité en CE2.
Or l'enfant a eu des malaises impressionnant pour les autres
élèves et pour moi-même (n'ayant aucune information
concernant sa maladie et ces manifestations). Il m'a fallu pallier seule
à ces crises tout en continuant la classe. De plus, il pouvait être
absent de 1 à 3 semaines, venir de dix minutes à une heure
voire une demi-journée, arriver en plein milieu de matinée
ou d'après-midi. En conséquence j'ai ressenti des difficultés
à adapter la pédagogie, ainsi qu'à intégrer
l’élève aux activités compte tenu du manque de régularité.
J'ai donc demandé une révision du contrat d'intégration
et la présence d'un auxiliaire d'intégration. Il a fallu
attendre le retour des vacances de printemps pour que cela soit mis en
place et encore incomplètement.
Parmi tous les enfants scolarisés en maternelle (plus de 300 élèves), la grande majorité de ceux qui devraient bénéficier d'une aide n'en bénéficieront dans le meilleur des cas qu'en grande section -sauf handicap physique ou mental (loi de 1975) et encore !Directeur d'école maternelle.
1. Pour cette grande majorité les raisons essentielles en sont :
2. Pour les enfants qui relèveraient de la loi de 1975, il est impossible de prévoir un contrat d'intégration, s'il n'y a pas de prise en charge par un organisme extérieur. Ces enfants sont maintenus en maternelle par défaut (pas d'autre issue possible : orientation ou CLIS).
3. Pour les enfants handicapés physiques, les effectifs ne permettent pas une véritable intégration : manque de personnel, manque de place, multiples problèmes liés à la propreté ou à l'hygiène qui ne sont pas réglés par l'école dans l'état actuel.
Les enseignants ne sont pas tous convaincus du bien-fondé,
ni a fortiori de l'efficacité de l'intégration dans ces conditions.
Certains (es) ne se sentent pas capables d'assumer ce qui est une charge
supplémentaire (face au handicap les réactions individuelles
sont très variées) et une charge en terme de temps (suivi,
concertation) les équipes éducatives ne sont pas toutes vraiment
efficaces.
Les enseignants ne se sentent pas réellement compris par
les «organismes extérieurs » ni même soutenus
-une collaboration est donc difficile à mettre en place -car sans
l'avoir vécu, on ne peut savoir / connaître réellement
ce que représente l'intégration d'un enfant handicapé
dans une classe de 29 enfants au regard de la pression exercée (à
juste raison) par l'institution sur l'école maternelle pour qu'elle
soit « une école à part entière » i.o.,
programmes, apprentissages, évaluations, résultats, etc.
Une enseignante de maternelle
Afin de démentir l'impression ressentie par un collègue, suite à la première journée de stage où se sont exprimées, la souffrance et « l'ingérabilité » des situations vécues sur le terrain -impression selon laquelle il s'agirait d'un refus pur et simple de l'intégration des enfants handicapés- je voudrais témoigner de cas où, tout en posant problème, l'intégration a été possible et dégager les points grâces auxquels nous sommes parvenus à une adaptation aussi satisfaisante que possible.
Premièrement : il s'agissait d'enfants non-agressifs, non-caractériels, non-violents : donc aucune menace, aucune dangerosité pour les autres enfants de l'école.
Deuxièmement : dans l'un et l'autre cas (un enfant trisomique
d'une part, un enfant hydrocéphale d'autre part) les parents étaient
parfaitement conscients des problèmes posés.
Sur le plan relationnel, nous avons évité toute forme
de duperie, nous leur avons fait part de notre non-formation pour faire
face à ces situations, afin qu'ils ne fondent pas sur nous des espoirs
que nous ne saurions satisfaire.
Nous avons rappelé fréquemment, tant aux parents, qu'aux
personnes qui assurent une prise en charge individualisée de l'enfant,
que l'instituteur a des devoirs vis-à-vis de l’ensemble des élèves
de sa classe.
Sur ces bases, les orthophonistes, les rééducatrices
de l'I.M.E., les parents, les enseignantes, ont toujours communiqué
sur des données vraies, saines et de nature à construire
la confiance.
Intégrer l'enfant, c'est soulager la famille, permettre à
la maman de travailler, de maintenir une ouverture sur l'extérieur.
Troisièmement : au niveau de l'organisation interne de l'école :
Quatrièmement : pour chacun une dame de service était attachée à la classe et les deux enfants avaient une autonomie de mouvement (même avec des troubles moteurs ou des troubles de l'équilibre importants, ils se déplaçaient seuls partout dans l'école).l’enfant hydrocéphale ne venait en classe des petits que le matin ; l’enfant trisomique, après deux années consécutives en classe des petits, a poursuivi sa scolarité en classe des moyens selon l'aménagement suivant : le matin : intervention de la rééducatrice de l'I.M.E. trois fois par semaine et le reste du temps, activités de motricité ou rythmique adaptées ; l'après-midi : afin qu'il puisse bénéficier d'un temps de repos, il était inscrit dans la classe des petits.
En conclusion :
Cela pose la question de la nature des handicaps et du seuil au-delà
duquel l'intégration est possible ou non, se pose encore la question
du bien-fondé de l'intégration pour l'enfant lui-même
et pour les autres, si cela doit compromettre le bon fonctionnement de
la classe, ou encore la question de l’aide indispensable...
Bref, à quelles conditions l'intégration est-elle possible
?
Je voudrais que ce témoignage corrobore et rende crédible
toutes les doléances et revendications qui se sont exprimées
durant le stage.
Pourquoi venir à un stage AIS
Pourquoi venir à un stage AIS
Constat dans les classes :
Impression d'avoir fait de l'intégration sans le savoir...
(en maternelle, on inscrit tous les enfants. C'est seulement au moment
du passage au CP qu'il y a officialisation et répertoriage donc).